Sidi Bel-Abbès célèbre le Raï et sa jeunesse musicale : une 14ᵉ édition sous le signe de la transmission

Le Théâtre en plein air Saïm Lakhdar de Sidi Bel-Abbès accueillera les concerts, répartis sur huit soirées musicales, dont certaines auront lieu également à Oran, autre ville mythique du Raï. Mais au-delà de la musique, ce festival est une immersion culturelle complète.

Une exposition artistique en hommage à Zergui Ahmed, l’un des pionniers du Raï électrique, permettra aux visiteurs de redécouvrir ses œuvres, tandis que des conférences seront organisées autour de l’histoire du genre, de ses évolutions esthétiques et de son enracinement populaire. Un hommage particulier sera rendu à Mohamed Bousmaha, figure marquante et pilier discret du Raï traditionnel, disparu récemment.

Le Raï, entre contestation et émotion
Né dans les campagnes de l’Ouest algérien au début du XXᵉ siècle, le Raï a longtemps été la voix des invisibles. Musique de révolte, de fête et d’amour, il a évolué au fil des décennies, intégrant guitares électriques, synthétiseurs et influences étrangères tout en gardant son essence brute et directe.

Des noms comme Cheikha Rimitti, Cheb Hasni, Khaled, Mami ou Zahouania ont hissé ce genre au rang de phénomène mondial, sans jamais renier ses origines populaires, rurales et souvent transgressives. Le festival de Sidi Bel-Abbès, en mettant à l’honneur de jeunes artistes, rappelle que le Raï est toujours vivant, vibrant, et profondément ancré dans le cœur des Algériens.

Une fête du patrimoine vivant
En réunissant musiciens, chercheurs, artistes et passionnés autour de ce patrimoine musical, la 14ᵉ édition du festival œuvre à la préservation et au renouvellement du Raï, dans un esprit de transmission et de célébration. Un rendez-vous musical, mais aussi un geste de mémoire et de reconnaissance envers ceux qui ont façonné ce courant musical devenu patrimoine culturel immatériel de tout un peuple.

Sidi Bel-Abbès ne célèbre pas seulement la musique : elle célèbre une identité, une histoire et un avenir