La hausse des tarifs hôteliers inquiète les vacanciers algériens
Pendant longtemps, la Tunisie s’est imposée comme la destination estivale privilégiée des Algériens. Proximité géographique, culture partagée, hospitalité et surtout accessibilité financière faisaient du pays voisin un choix évident pour des vacances au soleil. Mais cet été, les choses semblent avoir changé.
Sur les plages prisées de Hammamet, Djerba ou Sousse, les vacanciers – notamment algériens – se disent surpris par des hausses tarifaires importantes dans les hôtels. À tel point que certains remettent en question leur séjour.
Des prix qui s’envolent
Selon plusieurs médias tunisiens, les prix ont grimpé de manière spectaculaire. Comptez aujourd’hui plus de 1.500 dinars tunisiens (environ 440 €) pour un simple week-end à deux en demi-pension dans un hôtel 4 étoiles. Pour une famille de quatre, un séjour de trois nuits peut facilement atteindre 4.000 dinars (près de 1.200 €), sans compter les billets d’avion ou les frais annexes.
Et ce n’est pas tout. L’Organisation tunisienne de défense du consommateur dénonce même des montants pouvant frôler les 10.000 dinars (près de 3.000 €) pour une semaine dans certaines structures haut de gamme, soit un budget hors de portée pour une majorité de familles.
Les Algériens vont-ils suivre ?
Alors que les réservations vers la Tunisie battent leur plein en juillet-août, beaucoup s’interrogent : est-ce la fin de la Tunisie « bon plan » pour les Algériens ?
L’allocation touristique, entrée en vigueur en Algérie le 20 juillet, pourrait théoriquement soulager une partie des frais pour les familles voyageant à l’étranger. Reste à voir si cette mesure suffira à compenser des hausses qui paraissent parfois excessives, surtout pour ceux qui voyagent nombreux.
Quelles conséquences sur la fréquentation ?
Derrière cette flambée, les raisons sont multiples : inflation, hausse des charges hôtelières, stratégie de ciblage vers une clientèle plus aisée… Mais à quel prix pour le tourisme tunisien ?
Les Algériens ont longtemps représenté une part essentielle de la fréquentation estivale. Si les tarifs continuent à grimper, beaucoup pourraient se tourner vers d’autres alternatives plus abordables, comme les plages algériennes ou des séjours en Espagne ou en Turquie, où les offres charter et les promotions aériennes attirent de plus en plus.
Vers un ajustement des prix ?
Face aux critiques, le ministère du Tourisme tunisien avait récemment mis en avant des offres promotionnelles « à partir de 150 dinars la nuit », mais celles-ci restent limitées et difficilement accessibles selon les témoignages.
Alors, la Tunisie restera-t-elle cette destination de cœur pour les Algériens ? Ou le tourisme maghrébin devra-t-il se réinventer à l’heure où les budgets se resserrent ?
Seul le reste de l’été nous le dira. Mais une chose est sûre : la question du prix redevient centrale pour des familles de plus en plus vigilantes sur leurs dépenses.