Le tribunal de Chéraga a rendu son verdict dans l’affaire Wahida Guerroudj, une influenceuse algérienne dont le succès sur les réseaux sociaux a pris un tournant tragique. Condamnée à trois ans de prison ferme et à une amende de 50 millions de centimes, elle rejoint la liste croissante de créateurs de contenu pris dans l’engrenage de dérapages judiciaires. Son frère, impliqué dans l’agression, a écopé de cinq ans de prison ferme et d’une amende similaire.
TikTok : une réalité parallèle ?
Comment des influenceurs, propulsés par la notoriété virtuelle, en viennent-ils à penser qu’ils peuvent agir sans conséquences dans la réalité ? L’affaire Wahida Guerroudj soulève de nombreuses questions sur la responsabilité de ces nouveaux « modèles » qui captivent des milliers, voire des millions d’abonnés. L’argent, le succès et l’attention permanente semblent créer une illusion de toute-puissance où les règles de la société n’ont plus d’emprise.
Dans cette affaire, la victime n’est autre que le manager de l’influenceuse, un jeune homme de 29 ans. Selon son témoignage, il aurait été séquestré, insulté, violenté et filmé contre son gré par Wahida Guerroudj et son frère. Une scène choquante qui interpelle : qu’est-ce qui a bien pu lui passer par la tête pour imaginer qu’elle pouvait commettre de tels actes et s’en tirer sans conséquences ?
Une chute brutale dans la réalité
Wahida Guerroudj a tenté de justifier son comportement en prétendant avoir agi sous l’effet de la colère, suite à la découverte d’éléments compromettants sur le téléphone de son manager. Elle l’accuse d’avoir géré plusieurs pages sur les réseaux sociaux sous de faux noms et d’avoir collaboré avec des influenceurs en exil pour ternir son image.
Pourtant, ces accusations ne sauraient justifier une agression physique et une humiliation publique. La justice, quant à elle, n’a pas cédé à l’euphorie du buzz et a appliqué la loi avec rigueur.
L’illusion du pouvoir et l’aveuglement du succès
De plus en plus d’influenceurs, aveuglés par leur popularité soudaine, finissent par perdre pied avec la réalité. Les exemples de dérapages se multiplient : diffamation, arnaques, comportements dangereux… Comme si le nombre d’abonnés pouvait leur conférer une immunité, une impunité face aux lois du monde réel.
Mais la chute est souvent brutale. L’affaire Guerroudj rappelle que les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droit et que la justice finit toujours par rattraper ceux qui s’y croient intouchables.
Une question en suspens
Que faut-il pour que ces nouveaux visages de la célébrité prennent conscience des responsabilités qui accompagnent leur influence ?
La société assiste impuissante à la métamorphose de jeunes créateurs de contenu en figures tragiques déchues, victimes de leur propre illusion. La leçon est cruelle mais essentielle : la réalité finit toujours par reprendre ses droits, même sur TikTok