DJ Snake en concert en Algérie : entre ferveur populaire et appels à l’annulation

L’annonce du méga concert de DJ Snake en Algérie a suscité un véritable engouement. L’artiste, connu pour ses tubes planétaires et ses racines algériennes assumées, devait offrir un spectacle très attendu cet été. Mais l’événement fait aujourd’hui face à une opposition grandissante, émanant à la fois de certains internautes et du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), un parti politique conservateur.

Une lettre officielle pour demander l’annulation

Le MSP a adressé une lettre aux autorités publiques, datée du 31 juillet, demandant la suspension des festivals estivaux. Sans mentionner directement DJ Snake, le message fait écho à l’annonce récente du maintien du concert. Le parti invoque le contexte dramatique à Gaza, estimant que ce type d’événement festif « nuit à la solidarité du peuple algérien avec les Palestiniens ».

La démarche n’est pas sans précédent. L’an dernier, le même parti avait tenté – sans succès – de faire annuler un concert d’Aït Menguellet. Cette fois encore, la contestation vise ce que certains perçoivent comme une forme de déconnexion face à l’actualité internationale.

Une réponse qui célèbre la jeunesse

Du côté des organisateurs, le ton est tout autre. Dans un communiqué diffusé récemment, le comité affirme que DJ Snake, très attaché à ses origines, a tenu à maintenir sa venue « en réponse à l’enthousiasme exceptionnel du public algérien ». Le concert est présenté comme une célébration de la jeunesse algérienne, de son énergie et de son désir de vivre des événements à sa mesure.

Les organisateurs insistent également sur la rigueur technique et logistique nécessaire à un spectacle de cette envergure, affirmant vouloir offrir au public algérien une expérience digne des plus grandes scènes internationales.

Un débat de société qui dépasse la musique

Au-delà du cas DJ Snake, c’est un débat plus large qui se dessine : quelle place accorder à la culture, à la fête, à l’expression populaire dans les moments de crise internationale ?

Car si la solidarité avec Gaza est largement partagée et ressentie dans tout le pays, certains s’interrogent :
doit-elle forcément se traduire par l’annulation des rassemblements culturels et festifs ?
Peut-on, dans le même élan, soutenir une cause juste tout en préservant les espaces de respiration et de joie que réclame une jeunesse en quête de liberté et de vie ?

La réponse, peut-être, appartient à chacun. Mais elle mérite d’être posée, à voix haute.

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