Dimanche soir, une voix s’est éteinte, un timbre inimitable, une âme d’une générosité sans pareille. L’Algérie a perdu l’une de ses figures les plus singulières, Khaled Louma, un homme qui vivait intensément, sans compromis. L’artiste et animateur de radio s’en est allé à l’âge de 70 ans, laissant derrière lui une carrière marquée par le rock, les ondes, et une personnalité hors du commun.
Khaled Louma était avant tout une voix. Un timbre reconnaissable entre mille, avec ce grain de vie qui racontait une existence entière, faite de passions et d’authenticité. C’est avec cette voix qu’il a accompagné des générations d’Algériens sur les ondes de la Chaîne 3, leur ouvrant les portes du rock et de la culture. Il n’a jamais cherché à être parfait ; il était vrai, et c’est ce qui faisait sa force.
Mais son héritage ne se limite pas à la radio. En tant que fondateur du groupe légendaire T34, il a donné ses lettres de noblesse au rock algérien. Des morceaux comme « She Ness » ou « Boualem Elfar » sont devenus des hymnes pour la jeunesse en quête de liberté. Avec sa guitare et sa voix, il a prouvé que la musique pouvait transcender les frontières et être le reflet d’une époque, d’une jeunesse qui ne demandait qu’à s’exprimer.
Khaled Louma a toujours fait les choses à sa manière, sans se soucier des conventions. C’était un bon vivant, un épicurien qui a savouré la vie pleinement, et c’est peut-être pour cela que son art était si vibrant et sincère. Sa disparition, après une période de santé fragile, nous rappelle que les plus belles étoiles filent souvent les plus vite. Aujourd’hui, on ne pleure pas seulement le départ d’un artiste, mais celui d’une personnalité unique qui a contribué à forger l’identité culturelle de tout un pays. Son talent était immense, et son empreinte sur la culture algérienne est indélébile.