Crise autour du pâté : la créatrice VitaminJ dans la tourmente après une vidéo choc – Bellat répond, les consommateurs s’interrogent
Une vidéo virale, une marque leader mise en cause, un débat enflammé sur la composition du pâté de volaille : la polémique secoue les réseaux sociaux depuis ce dimanche 19 juillet. À l’origine, une vidéo publiée par Jihene Brahmia, créatrice de contenu nutrition santé connue sous le pseudonyme VitaminJ, ingénieure en nutrition de formation.
Dans sa vidéo, elle s’attaque à la croûte blanche-gélatineuse qui entoure certaines charcuteries industrielles, notamment le pâté de volaille largement consommé en Algérie. Selon elle, cette croûte est non seulement inutile, mais surtout potentiellement toxique, en raison de sa composition « ultra-transformée » et « chargée en additifs chimiques ». Elle alerte sur des composants tels que les gélifiants, exhausteurs de goût, conservateurs, arômes artificiels, qu’elle qualifie de dérivés de laboratoire.
Mais ce qui a mis le feu aux poudres, c’est qu’en montrant la composition d’un produit, la marque Bellat est apparue clairement à l’écran. Volontaire ou non, l’association entre ses propos alarmants et l’image d’un produit Bellat a été perçue par l’entreprise comme un acte de diffamation.
La riposte de Bellat
Quelques heures seulement après la diffusion de la vidéo, la marque Bellat a réagi dans un communiqué officiel, dénonçant une « atteinte à la réputation » et des « accusations infondées ». L’entreprise assure que tous ses produits sont conformes aux normes sanitaires nationales et internationales, et affirme avoir été injustement ciblée.
Bellat évoque également des motivations cachées, en sous-entendant que la créatrice aurait réagi ainsi après un refus de collaboration commerciale. Une manière, selon la marque, de « nuire à une entreprise nationale » à travers une polémique virale.
Le droit de réponse de VitaminJ
Face à l’ampleur de la controverse, VitaminJ a publié un droit de réponse, expliquant que sa démarche est avant tout éducative et de santé publique. Elle précise n’avoir jamais eu pour objectif de nuire à une marque en particulier, et assure que la vidéo s’attaque au processus industriel et non à Bellat en tant qu’entreprise.
Elle ajoute : « Je n’ai reçu aucun refus de collaboration, je ne les ai même jamais contactés. J’ai simplement parlé d’un produit qui se trouve dans tous les foyers algériens. La santé de mes abonnés passe avant tout. »
Faut-il vraiment s’inquiéter de la croûte du pâté ? – L’avis médical
D’un point de vue scientifique, la croûte gélatineuse entourant certaines charcuteries est un agent de protection, souvent à base de gélatine alimentaire, amidons modifiés, conservateurs (comme les nitrites), arômes de fumée ou agents épaississants. Elle sert à protéger le produit, en prolonger la durée de vie et maintenir sa texture.
Est-ce toxique ? Pas nécessairement, mais cela dépend des ingrédients. De nombreux produits industriels contiennent :
- Des additifs classés comme « à éviter » en consommation régulière, notamment les nitrites (E250) liés à certains risques à long terme (cancers digestifs selon des études de l’OMS).
- Des gélifiants et arômes artificiels sans valeur nutritionnelle, qui peuvent irriter le système digestif s’ils sont consommés en grande quantité.
- Des conservateurs autorisés mais controversés, comme les phosphates ou glutamates.
Conclusion médicale : il ne s’agit pas d’un poison immédiat, mais d’un produit ultra-transformé dont la consommation fréquente doit être évitée, en particulier chez les enfants, les personnes âgées ou les personnes atteintes de maladies chroniques. Retirer la croûte ou limiter la consommation globale de charcuterie industrielle est une mesure de précaution raisonnable.
Une polémique révélatrice
Au-delà de cette controverse, l’affaire met en lumière une question de fond : notre rapport à l’alimentation industrielle et la responsabilité des influenceurs santé. Entre nécessité d’informer et rigueur dans la communication, les lignes sont parfois floues. Mais une chose est sûre : les consommateurs, eux, réclament plus de transparence, de pédagogie et de respect – tant de la part des marques que des voix qui les critiquent.